Pour base, nous avions le mode de vie et le cerveau complexe des primates

Publié le par Marion

Selon Bryan Kolb et Ian Q. Whishaw (Le point sur la nature de l'homme, Cerveau et comportement, De Boeck Université, 2002), le développement du cerveau est associé tout d’abord au mode de vie des primates, qui a favorisé un système nerveux plus complexe. Le fait de se nourrir d’herbes ou de végétaux n’est pas une tâche particulièrement difficile. Les herbivores n’ont pas le cerveau particulièrement développé. Parmi les hominidés, les gorilles qui se nourrissent essentiellement e végétaux ont le cerveau relativement petit.


              Au contraire les hominidés qui se nourrissent de fruits, comme c’est le cas des chimpanzés, ont un cerceau relativement gros. Ce rapport entre la cueillette des fruits et un cerveau plus gros est bien illustré dans une étude de Katharine Milton (1993). Il n’y a pas, dans les fruits, un élément de croissance cérébrale, bien que les fruits contiennent des sucres que le cerveau utilise pour répondre à ses besoins énergétiques. En fait, la recherche des fruits est une activité difficile et complexe. Les fruits poussent seulement sur certains arbres et en certaines saisons. Il y a de nombreuses variétés, certaines meilleures que d’autres, et de nombreux animaux différents et insectes en compétition pour leur consommation.


              Se nourrir de fruit relève du défi. De bonnes capacités sensorielles, comme une excellente vision, sont nécessaires pour reconnaitre un fruit mûr dans un arbre, et d’excellentes capacités motrices sont nécessaires pour les atteindre et les manipuler. (il faut aussi les décortiquer). De très bonnes capacités d’orientation spatiales sont nécessaires pour retrouver un arbre fruitier, ainsi qu’une bonne mémoire ; il faut aussi se rappeler de leurs saisons respectives. Sans compter la compétition : en groupe c’est plus facile, d’où des relations sociales complexes, des moyens de communication avec les autres membres de l’espèce. De plus, les adultes enseignent aux jeunes. Chaque nouvelle capacité requiert une nouvelle aire du cerveau ou d’un plus grand nombre de cellules cérébrales, contribuant à augmenter la taille du cerveau.

 

 

              Descendant de mangeurs de fruits, nous descendons donc d’animaux au cerveau plus développé. Au cours de notre évolution, nous avons exploité et élaboré un certain savoir faire afin de nous procurer d’autres denrées alimentaires lors de nos activités de ramassage, cueillette puis de chasse. Ces nouveaux efforts nécessitaient des déplacements sur de grandes distances ainsi que de nouvelles capacités de reconnaissance parmi une grande variété de sources de nourriture, de nouvelles capacités de cohésion de groupe, de ruse, ainsi que la création de nouveaux outils plus élaborés… De nouvelles aires cérébrales.

 

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