Jusqu'à quel point notre corps a-t-il suivit ce changement ?

Publié le par Marion

                L’homme a changé génétiquement à cause de son environnement. Ses besoins vitaux ont-ils changé avec lui ? Est-il physiologiquement passé de frugivore à omnivore, ayant à présent besoin pour survivre tant de végétaux que de chair animale ?
                
Une chose est sûre, l'homme est un omnivore comportemental. Si l'on considère la façon dont il se nourrit actuellement, on peut dire qu'être omnivore signifie pouvoir se nourrir d'une large variété d'aliments, avec bon ou mauvais sens... Ses choix en matière de nourriture ne sont pas toujours adéquats et bon sur le plan nutritionnel. Aliments raffinés, sucreries, produits bourrés d'additifs... Le gout passe avant la santé, et bien souvent celle-ci en pâtit. Entre autre, sa consommation carnée s'est multipliée par 5 ces cinquante dernières années. On mange presque plus comme des carnivores que comme des omnivores! Et cela n'est pas sans conséquences.

                Quels sont les besoins du corps, si l'on considère sa morphologie actuelle? C'est la question que s'est posée le chercheur Milton Mills, docteur en médecine, à laquelle il a tenté d'apporter une réponse rigoureuse et scientifique. Il explique que pour déterminer le régime alimentaire probable d'une espèce de mammifères qui a disparut, on analyse les caractéristiques anatomiques de ses fossiles retrouvés. Pourquoi? Parce que les mammifères sont "
adaptés anatomiquement et physiologiquement à leur régime alimentaire, que ce soit pour se procurer de la nourriture ou pour la consommer". En étudiant la forme de leurs dents, leurs systèmes digestifs et leurs membres, nous pouvons en déduire leur régime alimentaire.
                Ainsi, en étudiant les caractéristiques physiologiques des carnivores, omnivores et herbivores, puis en étudiant notre propre anatomie, nous pouvons déterminer auquel de ces groupes nous appartenons.
                Le Dr Milton a alors établit un tableau comparatif des différente types d'alimentation existantes:

 

           a) Tableau à voir

 

               
                En conclusion, nous voyons que la structure de l’appareil digestif des êtres humains est celle d’un herbivore « confirmé ». L’être humain ne présente pas les caractéristiques structurelles mixtes que l’on observe chez les omnivores tels que les ours et les ratons laveurs. Ainsi, en comparant l’appareil digestif des humains à celui des carnivores, herbivores et omnivores, nous devons conclure que l’appareil digestif humain est adapté à un régime strictement végétal."

                Le Dr Milton n'a fait qu'expliquer scientifiquement à l'aide de nos données actuelles ce que Darwin ou Cuvier disaient déjà au siècle dernier:

                «La classification des formes, des fonctions organiques et des régimes a montré d’une façon évidente que la nourriture normale de l’humain est végétale comme celle des anthropoïdes et des singes, que nos canines sont moins développées que les leurs, et que nous ne sommes pas destinés à entrer en compétition avec les bêtes sauvages ou les animaux carnivores.»

                Charles Darwin


                «L'anatomie comparée nous enseigne qu'en toute chose, l'homme, ressemble aux animaux frugivores, et en rien aux carnivores... Ce n'est qu'en déguisant la chair morte rendue plus tendre par des préparatifs culinaires, qu'elle est susceptible d'être mastiquée et digérée par l'homme chez qui, de la sorte, la vue des viandes crues et saignantes n'excite pas l'horreur et le dégout.»

                Georges Cuvier

 

               b)  L'homme, un primate herbivore, ou plutôt frugivore?

 
                Selon wikipédia, on distingue deux grand groupes d'herbivores chez les mammifères:
les herbivores polygastriques, dont l'estomac est précédé de trois poches, comme chez la vache; et les herbivores monogastriques, comme le cheval, dont l'estomac n'a qu'une poche.
                 Etre herbivore, c'est "être un animal qui se nourrit exclusivement ou presque de plantes vivantes".
Wikipédia ajoute que "dans le milieu naturel, presque tous les herbivores mangent en fait aussi - volontairement ou non - de la matière animale, sous forme d'œufs et de petits animaux (limaces, escargots, pucerons et autres insectes) ainsi que des champignons, voire des quantités significatives de terre".
                Cette définition nous amène à mettre les primates, dont le régime alimentaire classique est composé de végétaux, d'insectes et de petits animaux, dans le type très général d'herbivore. Le terme "frugivore", dont on défini souvent les singes, est une sous-catégorie d'herbivore.
                Wikipédia explique que le régime alimentaire d'un herbivore varie fortement d'une saison à l'autre, particulièrement dans les zones tempérées, en fonction de la végétation disponible selon les périodes de l'année. Nos ancêtres australopithèques étaient des herbivores frugivores. Suite à de brusques changements climatiques qui ont raréfié leur source de nourriture habituelle, ils durent s'adapter à leur nouvel environnement et à ses conditions de vie plus arides, ce qu'ils firent de manière opportuniste en ajoutant la viande à leur menu, d'abord sous forme de charognes en suivant les troupeaux, puis en élaborant des outils et des techniques de chasse pour se l'approprier plus régulièrement.
                Cependant, ce changement est très récent dans l'histoire des espèces; notre organisme n'a pas eu le temps d'évoluer dans ce sens, il est resté le même, celui d'un herbivore. Et, dans nos contrées où nous ne manquons plus de rien, où nous avons un libre accès à tout type de nourriture, continuer à manger de la viande et en augmenter la consommation n'est ni logique ni bénéfique à notre santé et à celle de la planète.

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